Nouveau Roman
Un roman, une rencontre
Le lundi,
10h30, elle attendait que le directeur de l’agence d’édition veuille bien la
recevoir. Il devait classer des dossiers, ou relire celui la concernant une
dernière fois, ou peut être pour la première fois. Quoiqu’il en soit, elle
attendait, et la secrétaire semblait
tout aussi impatiente qu’elle soit reçue, sûrement pour pouvoir se prêter à
plus intéressant qu’à son boulot, soit consulter le dernier magasine qu’elle a
reçu, ou pour se faire les ongles. A ce moment, il ouvrit la porte et l’invita
à entrer. Le bureau était assez petit mais très bien agencé, de sorte qu’on s’y
sentait tout à fait à son aise. Julie accepta le café et avant qu’elle ai pu
demander quoique ce soit, le directeur lui demanda quelques minutes, qu’il relise
le dossier. A bah ça c’est la meilleure, ce n’est pas pour ça que j’ai du
attendre, qu’est ce qu’il y a écrit dans ce dossier d’abord, ce que Lydia a
bien voulu dire de moi, c’est à dire la vérité, qui peut tout aussi bien être
bien arrangée, du style « si si ne vous inquiétez pas, elle a déjà l’idée
principale du prochain tome, et elle a commencé a griffonné deux trois
chapitres, mais vous verrez bien à l’entretien elle pourra vous dire plus que
moi… » Il fallait faire attention aux réponse à donner, ne pas en dire
trop, laisser l’impression que tout est claire mais que, pour l’instant, je ne
veux rien dire de plus, un vrai travaille quoi ! Quelle idée d’avoir
acceptée un agent alors que je ne croule pas encore sur les rendez-vous,
conférence de presse, et grands prix…
-« Donc nous y voilà, vous avez l’intention d’écrire
la suite de « la vie est un miracle, enfin presque », et, votre agent
m’a convainque de vous recevoir en disant que ce nouveau tome serait
novateur… » Et elle du continuer la phrase, parler d’un roman qui n’est
même pas fini, qu’elle situation ! « le personnage, oui je pensais le
faire évoluer, faire dévoiler une partie cachée de sa personnalité par sa
nouvelle énigme qui le chamboulerai émotionnellement…. » «Une
nouvelle énigme qui n’aura rien avoir avec les précédentes, le déroulement de
l’enquête sera différent par ce que le détective sera déchiré entre sa vie
privé et son enquête, mais c ‘est en résolvant ses problèmes que l’énigme
se résoudra… » Qu’avait-il avec
ses grands sourires ??? Il est content ? Non il se fiche de
moi ? Ou, mon décolleté est-il tombé trop bas ?? « …Enfin de
compte, une toute nouvelle histoire, tout en étant la suite de l’autre ».
Il écrivit deux trois trucs sur une feuille blanche contenue dans le dossier et
s’installa confortablement dans son
fauteuil.
-« OK, ok, ceci me semble
assez intéressant. Nous en parlerons à la réunion de service de demain et je
vous tiens au courant. Je vous appelle disons, demain vers 18h ça
ira ? »
Oui bien sur que ça va. De toute
façon elle n’était pas en mesure de jouer les difficiles, et puis, ça serait
sympa qu’il accepte.
-« Dans ce cas, passez une
bonne journée Melle Foulli, et a demain ».Poignée de mains, de retour dans
la salle d’attente ùu la secrétaire feint de ranger des documents et de retour
à l’air libre !
Julie se dirigea d’un pas pressé
vers la boulangerie du coin, elle n’avait rien pu avaler ce matin et son ventre
criait famine. Sur ce téléphone qui sonne, Lydia demandait surexcitée, « Alors ton entretien ?? » Ce
qui était sympa avec Lydia, c’est qu’elle adorait son travail et était souvent
de très bonne humeur. « Bah déjà, il a mis 300 ans à me faire entrer et sa
secrétaire, c’était le cliché typique des secrétaires, à rien faire, cherchant
la moindre occas’ pour s’occuper de ses affaires et… » à ce moment, elle percuta et le mot est faible, un jeune
homme qui lui aussi, pressé et au téléphone, fonçait sans trop faire attention
aux alentours, après tout, si les gens ne veulent pas se faire bousculer, ils
ont cas faire attention et m’éviter. Le choc fut assez violent « ouch, oh
mon téléphone ! oh excusez monsieur !est-ce que tout va
bien ?? » « aîe ! attends je te rappelle ! ça va
Madame, rien de cassez ? »Et tout cela dit en même temps, céti pas
mignon ?? Quoi qu’il en soit, le choc fut rude, et les neurones
travaillèrent tout autant ! Qu’est ce qu’il est beau ! En costar cravate en plus ! Lunettes
discrètes, brun, des yeux merveilleux, surtout quand il est gêné et un sourire radieux !
-«C’est à vous je crois ?.
-Hein ?, euh oui c’est à moi
je vous remercie ! Je suis vraiment navré je…
-Non c’est moi, je ne regardais
pas devant moi, je fonçais au café et parlais au téléphone alors je…Mais
permettez que je vous offre un café pour me faire pardonner, non ça me fait
plaisir, venez. » Comment un homme pareil peut exister, beau, gentil,
attentionné, mais bien sur que j’accepte, il est journaliste, oua ! génial, et qu’est ce qu’il est
beau ! Et il bien taillé, pas trop baraque, juste assez et…
Le soir en rentrant chez elle,
elle se sentit transformée. Elle était heureuse, joyeuse, contente, elle avait
rencontré un homme tout à fait charmant. Il n’avait que pris le café mais toute
la journée elle avait été aux anges ! Il lui avait donné sa carte de
visite et s’était quitté sans promettre de se rappeler, mais de son coté,
c’était tout vu. Elle attendrait 2 3 jours, si elle tenait le coup, et le
rappellerait avec le prétexte de lui devoir un café, du genre, « oui je
vous rappelais par ce qu’en fait, je vous doit un café… ». Le répondeur
annonça un nouveau message, c’était Lydia qui s’inquiétait « j’ai pas
réussi à te joindre de la journée après que l’on ai été coupée et je commence à
m’inquiéter sérieusement. Appelle-moi dés que tu as ce message. Bisous. »
Le levé fut très
désagréable, la journée s’annonçait vraiment mal ; Il fallait absolument
qu’elle est de l’inspiration pour son roman, qu’elle en fasse une esquisse,
mais une bonne, pour qu’elle intéresse les maisons d’éditions, il fallait
qu’elle soit présentable pour un déjeuner d’affaire prévu pour 13h, dans un
chic restaurant, rendez-vous arrangé par Lydia évidemment, avec des
journalistes qui voulait une interview pour leur rubrique « jeune
vedette ». Il repensa à son Julien, rencontré la veille, trop bien pour
elle, trop sympa, attentionné, beau par dessus le marché, c’était pas possible,
c’était soit une rencontre d’une demi
journée, soit un mec qui se la jouait gentleman pour dragué et une fois qu’on
le connaissait, il était comme les autres, à se taper la secrétaire, draguer
tout ce qui bougeait, rentrait crevé le soir et foutait rien à la maison,
attendait gentiment le dîner, et se couchait après le match de foot. Elle avait
déjà fait l’essai de ce type de mec et non merci, plus jamais. Valait mieux
rester seule. Elle se félicita d’avoir réussi à éviter le sujet de sa rencontre
avec Lydia l’autre soir, au téléphone, et aujourd’hui, avec un peu de chance,
elles n’auraient pas le temps d’en parler. Lydia était une amie, mais
aujourd’hui elle n’avait envie de parler de rien, avec personne. Ni même avec Céline qui était tout de même sa
meilleure amie, et de loin. Elles s’entendaient à merveille, se racontaient
tout sans même y penser, ça venait dans le fil de la conversation, elles
savaient se remonter le moral, se comprenaient, bref tout était parfait.
Ce déjeuner se présentait mal,
premièrement à cause de sa mauvaise humeur, aucune envie de raconter quoique se
soit aux journalistes qui allaient lui poser des questions autant bateaux que
nulles. Ensuite, il était déjà tard et elle était encore au lit, elle ne savait
pas du tout comment s’habiller, et encore moins le temps qu’il fait. Et pour
finir elle n’avait pas faim. Vraiment tout pour plaire ! Et qu’elle idée
aussi qu’elle ne tourne pas très rond aujourd’hui, pourquoi aujourd’hui ?
Pourquoi trouvait elle que tout foutait le camp !
Lydia et les deux autres, un homme assez grand, plutôt simple,
pas l’air désagréable, et une jeune femme, sûrement une nouvelle qui faisait de
son mieux pour cacher son malaise dans ce milieux très bon chic bon genre,
étaient assis à une table, à l’écart, et bavardaient, Lydia souriait, la
conversation ne devait pas être ennuyeuse. Elle s’installa et après les
présentations, les apéritifs furent servis, et contrairement aux autres journalistes,
la conversation était agréable car ils ne commençaient pas tout de suite à
parler de boulot. Les commandes prisent, La première question fut posée à Julie
mais ce fut Lydia qui répondit :
-« Pourquoi une agente alors
qu’elle est à peine connue, l’idée vient de moi, quand elle m’a dit que
désormais, elle se consacrait à l’écriture, je lui ai proposé mon aide en tant
qu’agent, ainsi, elle pouvait simplement écrire, et moi je m’occupais de la paprasse, des rendez vous
etc…Vous savez, je n’en étais pas à mon premier écrivain et puis je m’occupe de
quelqu’un d’autre en même temps, qui fait aussi ses débuts dans ce monde, je
veux parler de… »
Julie qui, jusqu’ici avait écouté
la conversation car, même si elle connaissait le refrain par cœur, elle aimait écouter
son amie changer la façon de raconter la même chose, à chaque fois l’histoire
prenait une tournure différente, cessa immédiatement d’y apporter son
attention, rentrait dans le restaurant sa rencontre d’hier. Pas possible que le
monde soit si petit. Pas dès le lendemain. C’est sur, on était dans le même
quartier, mais qu’elle était la probabilité qu’elle le retrouve ici, le
lendemain, sûrement pas énorme. Il ne la vit pas et chercha une place, fit
laisser les couverts, il attendait donc quelqu’un. Qu’est ce qu’il faisait là,
me dites pas qu’il fréquente ce genre d’endroit !! En fait si, ça
correspond à son profil, un mec sympa, beau, bien accoutré, en somme, assez
riche pour connaître les bonnes manières, les appliquer par automatisme, et
venir dans des restaurants chics. Où alors, il était lui aussi en déjeuner
d’affaire…non ça fait trop de coïncidences. Leurs regards se croisèrent….
-« Melle ??? Nous vous
avons demander si vous aviez déjà des offres d’agences pour votre prochain
livre ??
-oh…euh…non, pas exactement je… » Et pendant qu’elle
se démenait pour articuler une réponse, elle cherchait une explication à sa
présence ici.
Tout le repas
se déroula de la sorte, elle essayait de répondre aux journalistes alors
qu’elle n’avait qu’une chose en tête, lui. Il était accompagné d’une jeune
femme…qui était-elle ? Mais la réponse ne se fit pas attendre, réponse
assez floue, précisons-le. Ils s’embrassèrent, il la gifla, il sortit du
restaurant en claquant la porte, elle resta seule à sa table, une main sur joue
écarlate. Julie en resta bouche-bée. Elle ne comprenait plus rien, elle ne
savait plus quoi penser de cet homme. Ne tenant plus, elle demanda à Lydia si
elles pouvaient s’entretenir en privée. Elles laissèrent les journalistes sur
place et sortirent du restaurant. Mais une fois dehors, face à son amie, elle
ne sut plus quoi dire. « Je…je dois rentrer chez moi ! » Et elle
s’éloigna. Lydia l’appelait, lui demandait ce qu’elle dirait aux journalistes,
mais Julie partait sans y prêter attention.
Arriver chez elle, elle se laissa
tomber sur le canapé, décrocha le téléphone et … Qui allait-elle appeler ?
Lydia, pour s’excuser, non, elle n’en était pas encore la, il fallait qu’elle
éclaircisse le plus possible cette histoire.
Elle décrocha le téléphone et
appela Céline. Elle ne savait du tout ce qu’elle lui dirait, mais il fallait
que les mots sortent, il fallait qu’on l’aide à éclaircir toute cette histoire.
16h sonnèrent quand, enfin, elle
pu se résoudre à raccrocher. Environ deux heures à demander de l’aide,
« qu’est ce que je dois penser de lui ? Tu crois que je le
reverrais ? Tu crois que je dois l’appeler ? Où, tu penses qu’il va
m’appeler ? Et qui c’était cette fille ? et… » Tant de questions
dont elle n’obtient que peu de réponse, mais elle s’était apaisée et maintenant
elle devait appeler Lydia pour
s’excuser.
-« Oui, Lydia, je sais, je
suis désolée, mais je, tu sais je ne travaille qu’à la maison donc je ne vois
pas beaucoup de monde, tu sais le mec qui a giflé la femme au restaurant, oui
lui, je l’ai rencontrer en sortant de chez l’éditeur et… oui le rendez vous
s ‘est bien passé je te l’ai déjà dit, le livre, non j’y ai pas touché
depuis hier, mais je vais m’y mettre là, le…oui ok on se rappelle plus tard, bisous ! ».
Finalement, il n’y avait pas de
raison de se prendre la tête à savoir comment lui expliquer sa fuite, Lydia
pendant les heures de travaille, ne parlait que de travaille, et comme elle
avait réussi à rattraper le coup…Julie s’installa donc à son bureau et chercha le contenu de son roman.
Au bout d’une heure de mise à plat de
l’intrigue, en gros, en très très gros, son portable vibra, numéro inconnu.
Elle décrocha et son cœur ne su plus comment battre
- « Bonjour Julie, c’est
Julien Lemaryer, je tenais à vous rassurer de ma conduite de cet après midi, je
ne gifle pas toutes les femmes qui m’embrassent, loin de la, et je me demandais
ce que vous faisiez dans ce restaurant, c’est une étrange coïncidence de vous y
avoir rencontré.
- Je, j’avais un déjeuner
d’affaire. » Et la conversation s’anima, ils parlèrent travaille,
loisirs, « et vous me devez un
café, que diriez vous de ce soir ? On se retrouve chez Leonia à 19h ça
vous va ?
- Entendu, à ce
soir ! »
Elle raccroche le téléphone, il
ne lui restait que deux heures, il fallait qu’elle se prépare, son livre
attendrait. Maquillage, beaucoup, ou pas ? Juste pour éclaircire le
visage, ou plus marqué ? Non, commençons par les vêtements, jupe,
pantalon ? Tailleur ? Finalement elle se rendit au café habillée
simple mais chic, comme à son habitude, sac et chaussures assorties aux
vêtements, elle arriva la première, il arriva à l’heure, la rejoignit, passa la
commande, et la regardant fixement, lui demanda de lui raconter sa vie, les
grandes lignes, mais les plus intéressantes.
La soirée fut
agréable, la discussion animée, ils s’entendaient à merveille. Il la
raccompagna chez elle, rien de plus. Etait-elle déçue ou contente de n’avoir
que discuter ? Elle ne savait pas. Elle avait autant espérer une soirée de
la sorte qu’une nuit agréable dans les bras d’un presque inconnu.
Elle se coucha sans savoir ce
qu’elle pensait de la soirée, contente tout de même de connaître quelqu’un
d’aussi charmant
Le matin au réveil, elle se surpris à espérer qu’il la
rappellerait, mais rien ne vient. Elle s’habilla et se mit à son roman, le
téléphone à porter de main, les idées lui vinrent plus que jamais, les
chapitres avaient leur contenus, elle connaissait parfaitement l’histoire, elle
ne s’accorda une pause qu’à 18h ! Le téléphone n’avait toujours pas sonné
et elle n ‘avait même pas ressentie la faim. Elle avait été comme dans un
état second. Maintenant qu’elle en sortait, elle était épuisée, affamée, et les
événements de la veille refirent surface. Elle s’effondra dans son canapé, un
paquet de chips et une bouteille de vodka à la main. Elle se posait mille et
une question à propos d’un homme qu’elle connaissait à peine. Qui était
il ? Elle avait rarement rencontrer un homme qui, à l’issu de la soirée,
ne faisait, plus ou moins explicitement, une allusion à s’ils allaient passer
la nuit ensemble ou non. Ce comportement nouveau la troublait fortement. Ils
avaient simplement parler, il ne l’avait pas re-contacté et elle ne l’avait pas
fait non plus. A quoi devait elle s’attendre, quelle devait être l’issue de cette
rencontre ? Finalement elle reposa la bouteille de vodka « si tu veux
des réponses, tu n’as qu’à poser les questions !!! » et elle appela
Julien. Une femme répondit, elle raccrocha, fondit en larme et se versa un
verre d’alcool.
La soirée fut longue, quand elle
reprenait ses esprits, un nouveau verre était bu. Elle s’endormi sur le canapé
après avoir soigneusement couper son téléphone et déchirer la carte de visite
de M Lemaryer.
Le matin, elle décréta de ne pas
se laisser abattre. Non c’est vrai quoi, comment avait-elle pu se laisser
embobiner, un homme aussi bien ne pouvait qu’être marié ! Comment avait
elle pu se morfondre pour lui, pour ça. Vraiment, boire pour une bêtise
pareille, elle aurait du relativiser quand il l’avait appelé pour la soirée. Elle
fit changer son numéro, appela Lydia pour l’assurer que le roman serait finit
avant le mois prochain, qu’à partir d’aujourd’hui elle ne se consacrait plus
qu’à ça. Elle appela Céline à qui elle raconta les événements de ces derniers
jours, en lui assurant que « vraiment je t’assure tout va bien maintenant,
je vais finir mon roman et on se fait un resto quand je l’envois aux maisons d
‘éditions.»
Quand
le livre paru, elle se rendit à la séance de dédicaces. Elle s’installa à la
table qui lui était réservé, un café à coté d’elle, elle se détendit et Lydia
en compagnie des journalistes étant prête, elle accepta que les portes
s’ouvrent et que ses admirateurs entrent.
Le premier, un bouquet de fleurs
à la main, s’avança vers la elle. Julie n’en crut pas ses yeux, il était là,
devant elle, Julien !
Fin
Marion